La compagnie

KRASNA recherche l’expérimentation, aussi bien sur scène que par des actions de médiation et de transmission. Le processus de création des spectacles est long, il faut un temps de maturation, de scintillement sur différentes surfaces, de rencontres avec différentes personnes, de collaborations multiples. Le temps du laboratoire s’étire jusqu’à tard dans la création.

En écho aux résidences, des ateliers participatifs s’échelonnent tout du long de ce temps de gestation. Ils rassemblent des groupes de personnes des volontaires issu.e.s de multiples horizons, qui ont en commun de subir des discriminations dans la société en raison de leur identité de genre, leur orientation sexuelle, leur nationalité, leur classe sociale, leur religion… Chaque groupe, chaque équipe artistique réunion autour d’un projet constitue un noyau, un terrain aux strates multiples où se cultive la rencontre à venir avec le public lors de la création. Les ateliers allient l’écriture à la voix, à la matière plastique, au corps, au son, au costume.

Dans ce même esprit de transversalité, les spectacles de KRASNA mélangent les influences venues du théâtre (classique et récent), de la performance (des arts visuels jusqu’à ce qu’il y a de performatif dans une fête, une manifestation, un défilé, un carnaval, une soirée déguisée, un combat de boxe, un mariage ou un enterrement, une étreinte ou un départ sur un quai de gare…). Le dispositif théâtral frontal traditionnel est souvent mis en crise. Sans toutefois investir l’espace public et extérieur, la théâtralité des spectacles de Krasna se faufile du plateau jusqu’à ses marges, ses espaces attenants et souterrains, fait déborder la parole sous et à côté de la scène, avant et après le spectacle. Le public se découvre lui aussi organisme vivant, volatile, non-assigné à une place préconçue, ce qui est déjà un choc, une promesse d’espoir.